La distance de la commune :
2. Limites et aspect du territoireLe territoire de Chennevières est limité au nord par celui de Morlaincourt et d'Oëy, à l'est par celui de Vaux-la-Petite, au sud par celui de Boviolles et à l'ouest par celui de Naix et de Menaucourt.
La forme est celle d'un quadrilatère irrégulier.
Il est très accidenté et occupe principalement quatre plateaux et quatre versants de collines.
Les deux principaux versants de collines situés en partie sur le territoire de Chennevières ont une direction du Nord au Sud-Est et se dirigent ensuite vers le Sud.
C'est entre ces deux versants que coulent les eaux des fontaines de
Chennevières et des nombreuses sources qui se trouvent du côté
Nord-Est du village pour aller se jeter dans la Barboure.
3. OrographieLes principaux points culminants de ces collines sur le territoire du village aux angles extrêmes ont les altitudes suivantes : savoir, à l'angle Nord-Est 365 mètres, à l'angle Nord-Ouest 368 mètres, à l'angle Sud-Est 346 mètres, à l'angle Sud-Ouest 356 mètres, au Sud 366 mètres.
Il y a en outre du côté Nord du village de nombreuses sources où les propriétaires puisent l'eau à la main dans des puits ou trous qui se trouvent dans les caves.
Pendant les grandes eaux, ces sources déversent leur trop-plein
dans un aqueduc qui suit tout le long du village et cette eau, avec celle
des fontaines forme le ruisseau qui descend vers la Barboure.
Le sol n'est fouillé nulle part profondément. On n'y voit
ni mines ni carrières d'aucune sorte si ce n'est que l'on tire en
certains endroits des moellons pour construire des murs en blocaille. Les
fossiles qu'on y rencontre sont ramenées à la surface par
la charrue ou par d'autres instruments de culture. Ces fossiles consistent
principalement en petits coquillages pétrifiés.
Les vents dominants sont ceux de l'Est et de l'Ouest suivant les années.
Dans les prés, la patience, la colchique, l'iris commun, la lavande, la reine-des-prés, la centaurée-des-prés, et enfin dans les jardins, les champs : la bourrache, l'arrête-boeuf, la ciguë, le coquelicot, l'euphorbe, le fumeterre, la mauve, la pensée sauvage, la saponaire, etc.
Dans les bois, on rencontre, mais en petite quantité, des sangliers ; les loups et les chats sauvages y sont plus communs. Les lièvres, sans êtres nombreux, ne sont cependant pas rares sur les différentes parties du territoire.
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Bois et Forêts
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L'essence dominante du bois est le charme, puis vient le chêne, le hêtre, l'érable, le coudrier, l'alizier, le saule, le tremble, le cerisier, le platane, le pommier et le poirier qui y est assez rare.
Les coupes affouagères sont au nombre de 24 dont une exploitée chaque année et délivrée en nature aux habitants sous la dénomination d'affouages ; leur superficie totale est de 45 hectares.
Il y a 14 hectares de quart en réserve divisés en 4 coupes et environ chaque 30 ans.
Enfin sur divers points du territoire, il y a environ 18 hectares de
petits bois plantés par des particuliers et dont l'essence principale
est le saule, le cytise, le bouleau, le noisetier, le charme et l'aunelle
: on y voit peu de sapins.
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Les causes de la diminution de la population consistent principalement dans le peu d'enfants qu'ont les familles aujourd'hui et dans ce que beaucoup de filles se marient au dehors et sont emmenées par leur mari.
Les maisons sont construites en pierres (moellons liés par du mortier) et couvertes en tuiles. Les ouvertures seules sont en pierre de taille. Plusieurs sont anciennes et d'apparence très ordinaire. La plupart ont été reconstruites et sont assez élégantes. Dans beaucoup, le corps de logis comprend trois pièces : une chambre donnant sur la rue, une autre sur le jardin derrière la maison et, entre ces deux pièces, une cuisine assez sombre et prenant jour par le haut d'une grande cheminée. Cette cheminée rend la cuisine très froide et expose à la pluie ceux qui se trouvent à côté du feu. Dans les nouvelles constructions, la grande cheminée est remplacée par une cheminée ordinaire et la cuisine prend le jour par une sorte de cheminée qui enveloppe en quelque sorte la première, bien blanchie à l'intérieur et terminée par un châssis pyramidal en verre. Cette cheminée est appelée communément flamande.
Les maisons, neuves de toutes parts, ont perdu ces dispositions des anciens âges, où hommes et animaux avaient une entrée commune.
Le grenier se trouve au-dessus du rez-de-chaussée ; il n'y a
pas de premier étage.
Surface du territoire : 405 hectares
1° | Céréales et autres farineux |
236
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hectares |
2° | Culture potagère |
4
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hectares |
3° | Culture industrielle |
6
|
hectares |
4° | Prairie naturelle |
10
|
hectares |
5° | Prairie artificielle |
38
|
hectares |
6° | Vignes |
17
|
hectares |
7° | Bois et forêts |
77
|
hectares |
8° | Friches |
5
|
hectares |
9° | Routes, chemins et sentiers |
5
|
hectares |
10° | Terrains bâtis, rues et places publiques, cimetière |
7
|
hectares |
Total égal |
405
|
hectares |
Le territoire est cultivé d'après l'assolement triennal : blé, avoine ou orge, pommes de terre et betteraves dans les meilleurs terrains, les autres restent en jachère.
En général, les différentes parties du territoires sont entretenues avec soin. Les instruments de culture perfectionnés sont en usage, notamment les charrues et les herses. Les autres instruments agricoles, faucheuses ou moissonneuses ne peuvent guère être employés vu le morcellement de la propriété.
Les vignes se cultivaient au moment du cadastre sur une étendue de 22 hectares ; cette étendue se trouve réduite à 17 hectares. Cette diminution peut être attribuée principalement au manque de bras et au faible produit obtenu depuis un certain nombre d'années. Cependant les vignes fortes, celles où on peut mettre la charrue, sont celles qui rapportent le plus.
Les produits de toute nature, sans être abondants, sont d'excellentes qualités.
Le surplus du besoin est vendu à des marchands qui enlèvent ces produits et les expédient au loin par le canal ou par le Chemin de fer de l'État.
On élève principalement des chevaux, des vaches, des porcs, des volailles et beaucoup de lapins pour l'usage de la maison. L'alimentation des animaux est l'objet de soins particuliers surtout pour les vaches en vue d'obtenir abondance de lait pour le vendre aux fabricants de fromages, ce qui donne aux propriétaires moins de besogne et plus de profits que lorsqu'on est obligé de transformer le lait en beurre et en fromages façon Void.
Le gibier du pays se compose de lièvres, de quelques perdrix, cailles et quelques autres oiseaux. Les chevreuils sont rares.
Point de cours d'eau, point de pêche.
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(hl) |
(q) |
(q) |
(hl) |
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Cette fromagerie fait annuellement 15.000 kg environ de fromages d'une
excellente qualité comme il est prouvé.
On y vend aussi, selon les années en assez grande quantité du blé, de l'avoine, des vaches provenant de l'élève des veaux, des porcs gras, des volailles, des oeufs et du vin.
Quant aux objets d'épicerie, des marchands ambulants pourvoient grandement aux besoins du pays, bien qu'il n'y ait pas de marchands épiciers. Les étoffes et les objets d'habillements s'achètent aussi à quelques ambulants, mais le plus souvent à la ville de Ligny et même au village de Boviolles.
Les chemins entretenus au moyens des prestations sont les chemins d'intérêt commun n° 56 de Ligny à Saint-Aubin avec embranchement d'Oëy à Boviolles et le chemin n° 29 de Naix à Void sans passer par le territoire de Chennevières. Ces chemins sont en bon état, d'autant plus que le chemin n° 56 a été rectifié de Chennevières à Boviolles en 1887. Ces chemins sont très fréquentés.
Beaucoup de chemins ruraux traversent le territoire et sont en assez bon état. Ils sont d'ailleurs assis sur un fond pierreux sauf quelques exceptions.
La rentrée des récoltes se fait par là d'une manière convenable.
Il n'existe sur le territoire de Chennevières ni canal ni chemin
de fer. La gare de chemin de fer la plus près est celle de Menaucourt.
Les dix membres du Conseil municipal pris dans l'ordre du tableau sont
MM.
d'ordre |
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naissance |
naissance |
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1ère élection |
1 | Parisot | Nicolas | 14 mai 1820 | Chennevières | Propriétaire | 12 juin 1846 |
2 | Mangin | Nicolas-Auguste | 24 sept. 1832 | Chennevières | Cultivateur | 23 juil. 1865 |
3 | Garnier | Jean | 6 mai 1839 | Chennevières | Maître fromager | 6 janv. 1878 |
4 | Lahire | Claude-Louis | 11 oct. 1817 | Maulan | Charpentier | 29 juil. 1855 |
5 | Muel | Jean-Eugène | 30 xxx 1830 | Chennevières | Cultivateur | 30 avr. 1871 |
6 | Lallement | Célestin-Honoré | 26 mai 1838 | Chennevières | Cultivateur | 17 juil. 1876 |
7 | Vautrin | Nicolas-Eugène | 1er janv. 1834 | Morlaix | Cultivateur | 23 juil. 1865 |
8 | Hutin | Jean-Nicolas | 28 xxx 1825 | Chennevières | Vigneron | 11 mai 1884 |
9 | Munier | Nicolas | 10 mars 1833 | Chennevières | Vigneron | 6 janv. 1878 |
10 | Hutin | Nicolas-Adolphe | 2 juin 1836 | Chennevières | Vigneron | 30 avr. 1871 |
M. Parisot Nicolas, maire
M. Mangin Nicolas-Auguste, adjoint.
On remarque du côté droit de la nef, une pierre sépulcrale portant la date du 28 janvier 1692.
Six arcs-boutants, dont les trois du côté sud sont complètement
recouverts par les terres survenues, soutiennent la tour. Le côté
gauche du mur de la nef a été reconstruit. Il a été
aussi reconstruit une sacristie et un parvis.
A la première apparition du choléra en 1832, les registres de l'État civil n'accusent que trois décès pour l'année, chiffre ne dépassant pas la moyenne de la mortalité sur une population de 125 habitants.
En 1849, année de la seconde apparition du fléau, 1 décès.
En 1854, 6 décès également pour l'année entière dont 4 cholériques.
Dans les mémoires devant servir à l'histoire et à la description générale du Barrois, édités à Bar-le-Duc en 1749, on trouve : "Chennevières (Cannabariae), village annexe de Vaux-les-Petites, Diocèse de Toul, Office et Prévôté de Ligny, Recette et Bailliage de Bar, Présidial de Chalons, Parlement de Paris, le Roi en est le seul seigneur ; il y a dans le lieu une église sous l'invocation de Saint-Evre. Le chapître de la cathédrale de Toul, celui de Ligny et l'abbé de Saint-Léon de Toul sont décimateurs par tiers et portions égales dans la grosse dîme, le curé a toute la manne (1). Il y a 24 ou 25 habitants".
Le village de Chennevières a dû exister en même temps que Nas ou Nasium. Il a dû être détruit et changé de place, comme le prouvent les débris de terre cuite que l'on rencontre aux alentours. On y découvre même d'anciens murs et tout prouve que le village était situé plus à l'Est.
Il en est de même pour les mariages, qui tous sont signés par les parties depuis la même époque.
Les jeunes gens parlent généralement français. Ceux d'un certain âge se servent plus volontiers du patois dans leurs relations journalières, mais à l'occasion ils emploient facilement le français.
A part une prononciation un peu désastreuse, le langage du pays n'a rien de choquant et le patois qu'on y parle n'est ni dur ni grossier comme celui que l'on rencontre en certains pays.
Depuis 1825 seulement, la commune possède une salle d'école et un logement pour l'instituteur. Avant cette époque, elle était obligée de louer un local particulier de sorte que l'instruction se donnait tantôt dans un local, tantôt dans un autre.
Actuellement l'école, qui est toujours mixte, se trouve assez bien installée. Sans être trop spacieuse, elle est très salubre et possède un mobilier d'école tout neuf et convenable.
Le chiffre de la population scolaire baisse considérablement
et va bientôt arriver à un chiffre qui ne vaudra plus la peine
d'entretenir une école : 5 ou 6 élèves.
Éloignée de tout centre industriel, la population de Chennevières est adonnée entièrement à la culture des champs, des vignes et à l'élevage des bestiaux.
Population très laborieuse qui s'efforce de limiter ses dépenses et fait tous ses ouvrages, sauf quelques cultivateurs qui emploient des ouvriers à la fenaison et à la moisson.
Les costumes sont en général en rapport avec la mode surtout chez les demoiselles et les jeunes femmes qui s'habillent à la ville de Ligny.
La nourriture des habitants est tirée des produits même de leurs travaux : du pain, du vin, du lard, des légumes, du laitage, des oeufs, des volailles et surtout beaucoup de lapins. Beaucoup de familles mettent le pot au feu le dimanche. Un boucher de Ligny passe au village chaque samedi avec une approvisionnement de viande : boeuf, veau, mouton et charcuterie en hiver.
Les naissances et surtout les premières communions donnent lieu à des réunions nombreuses de famille.
Pour les mariages, on invite presque toujours les plus proches parents et quelques amis des époux et après le festin des noces, on se livre à la danse. Les noces durent toujours deux jours pendant lesquels les tables sont abondamment garnies.
Aux décès, on invite généralement à un repas modeste quelques parents et des amis, surtout ceux qui n'habitent pas la localité et qui sont venus accompagner le défunt.
Les jeux et les danses sont presque mis de côté, vu le petit nombre de jeunes gens. Dans les longues soirées d'hiver, quelques amis se rassemblent pour boire un coup et faire une partie de cartes. On fête aussi la mort du cochon par un repas qui se prolonge fort avant dans la nuit.
Chennevières, le 25 septembre 1888
L'instituteur.
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