Département de la Meuse

Arrondissement de Commercy

Monographie de la commune de Chennevières par Monsieur RICHIER, instituteur.

(Conférences Pédagogiques du 1er semestre 1886)

École publique mixte de Chennevières

[document réactualisé par l'auteur au 15 septembre 1888 - note  B.A.]


Table

Géographie

  1. Position de la commune
  2. Limites et aspect du territoire
  3. Orographie
  4. Hydrographie
  5. Géologie
  6. Climat
  7. Flore et Faune
  8. Population
  9. Agriculture
  10. Industrie
  11. Commerce
  12. Administration communale
  13. Monuments
  14. Conditions hygiéniques

Histoire

  1. Nom de la commune
  2. Occupation allemande en 1870
  3. Instruction
  4. Usages de la vie privée et publique

Géographie

1. Position de la Commune
Le village de Chennevières est situé vers le sud du département de la Meuse, dans les monts de l'Argonne occidentale à 48°4 de latitude Nord et à 3°4 de longitude Est, et à une altitude de 296 mètres.

La distance de la commune :

Chennevières se trouve dans une vallée très étroite.
 
2. Limites et aspect du territoire
Le territoire de Chennevières est limité au nord par celui de Morlaincourt et d'Oëy, à l'est par celui de Vaux-la-Petite, au sud par celui de Boviolles et à l'ouest par celui de Naix et de Menaucourt.

La forme est celle d'un quadrilatère irrégulier.

Il est très accidenté et occupe principalement quatre plateaux et quatre versants de collines.

Les deux principaux versants de collines situés en partie sur le territoire de Chennevières ont une direction du Nord au Sud-Est et se dirigent ensuite vers le Sud.

C'est entre ces deux versants que coulent les eaux des fontaines de Chennevières et des nombreuses sources qui se trouvent du côté Nord-Est du village pour aller se jeter dans la Barboure.
 

3. Orographie
Les principaux points culminants de ces collines sur le territoire du village aux angles extrêmes ont les altitudes suivantes : savoir, à l'angle Nord-Est 365 mètres, à l'angle Nord-Ouest 368 mètres, à l'angle Sud-Est 346 mètres, à l'angle Sud-Ouest 356 mètres, au Sud 366 mètres.
 
    4. Hydrographie
Dans le village, il y a trois fontaines qui fournissent l'eau nécessaire, même pendant les sécheresses, sauf de rares exceptions, aux besoins de la population et à l'abreuvage du bétail. Ces fontaines sont alimentées par des sources situées au Nord-Ouest du village ; mais cette eau, prise à environ 100 mètres n'est pas de première qualité : elle produit une espèce de mousse lorsqu'elle est restée quelques temps dans les bacs qui la reçoivent et qu'on doit nettoyer souvent.

Il y a en outre du côté Nord du village de nombreuses sources où les propriétaires puisent l'eau à la main dans des puits ou trous qui se trouvent dans les caves.

Pendant les grandes eaux, ces sources déversent leur trop-plein dans un aqueduc qui suit tout le long du village et cette eau, avec celle des fontaines forme le ruisseau qui descend vers la Barboure.
 

    5. Géologie
Le sol du territoire de Chennevières est généralement argilo-calcaire et le sous-sol argileux. Aussi dans les temps de grandes pluies, l'eau ne pénètre que fort lentement dans le sol ; elle y donne naissance à de nombreuses sources qui durent peu, il est vrai. La sécheresse succédant à cet état humide durcit et fendille la terre qui se cultive alors difficilement et se lève presque en blocs.

Le sol n'est fouillé nulle part profondément. On n'y voit ni mines ni carrières d'aucune sorte si ce n'est que l'on tire en certains endroits des moellons pour construire des murs en blocaille. Les fossiles qu'on y rencontre sont ramenées à la surface par la charrue ou par d'autres instruments de culture. Ces fossiles consistent principalement en petits coquillages pétrifiés.
 

    6. Climat
Chennevières, situé à une altitude assez élevée a un climat passablement froid. Le village est néanmoins un peu abrité du vent du Nord. Les pluies et les neiges y sont assez abondantes. Presque toujours la pluie est amenée par les vents du Sud-Ouest. Il en est de même des orages qui sont assez fréquents, mais occasionnent rarement des dégâts sérieux puisque de mémoire d'homme on n'a pas vu d'orage ayant produit de désastre remarquable.

Les vents dominants sont ceux de l'Est et de l'Ouest suivant les années.
 

    7. Flore et Faune
Outre les plantes communes à la région et qui sont cultivées dans les champs ou les jardins, on trouve dans les bois ou sur les friches une grande quantité de plantes dont quelques-unes sont employées en médecine ou par des praticiens : l'ellébore, la petite centaurée, l'aconit, la bardane, la belladone, la consoude, le chèvrefeuille, la digitale, le petit-chêne, la fougère, le sceau de Salomon, le muguet, le millepertuis. Le long des chemins, dans les haies des champs, des vergers, la joubarbe, la douce-amère, la bétoine, la camomille, le lierre terrestre, le mille-feuilles, l'origan, le plantain, la verveine, l'orpin, le houblon sauvage.

Dans les prés, la patience, la colchique, l'iris commun, la lavande, la reine-des-prés, la centaurée-des-prés, et enfin dans les jardins, les champs : la bourrache, l'arrête-boeuf, la ciguë, le coquelicot, l'euphorbe, le fumeterre, la mauve, la pensée sauvage, la saponaire, etc.

Dans les bois, on rencontre, mais en petite quantité, des sangliers ; les loups et les chats sauvages y sont plus communs. Les lièvres, sans êtres nombreux, ne sont cependant pas rares sur les différentes parties du territoire.

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Bois et Forêts
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L'essence dominante du bois est le charme, puis vient le chêne, le hêtre, l'érable, le coudrier, l'alizier, le saule, le tremble, le cerisier, le platane, le pommier et le poirier qui y est assez rare.

Les coupes affouagères sont au nombre de 24 dont une exploitée chaque année et délivrée en nature aux habitants sous la dénomination d'affouages ; leur superficie totale est de 45 hectares.

Il y a 14 hectares de quart en réserve divisés en 4 coupes et environ chaque 30 ans.

Enfin sur divers points du territoire, il y a environ 18 hectares de petits bois plantés par des particuliers et dont l'essence principale est le saule, le cytise, le bouleau, le noisetier, le charme et l'aunelle : on y voit peu de sapins.
 

    8. Population
 
Population
Maisons
Feux
en 1789
     
en 1850
140
43
42
en 1860
113
43
41
en 1870
118
43
39
en 1875
118
43
39
en 1881
119
42
38
en 1886
112
42
35

Les causes de la diminution de la population consistent principalement dans le peu d'enfants qu'ont les familles aujourd'hui et dans ce que beaucoup de filles se marient au dehors et sont emmenées par leur mari.

Les maisons sont construites en pierres (moellons liés par du mortier) et couvertes en tuiles. Les ouvertures seules sont en pierre de taille. Plusieurs sont anciennes et d'apparence très ordinaire. La plupart ont été reconstruites et sont assez élégantes. Dans beaucoup, le corps de logis comprend trois pièces : une chambre donnant sur la rue, une autre sur le jardin derrière la maison et, entre ces deux pièces, une cuisine assez sombre et prenant jour par le haut d'une grande cheminée. Cette cheminée rend la cuisine très froide et expose à la pluie ceux qui se trouvent à côté du feu. Dans les nouvelles constructions, la grande cheminée est remplacée par une cheminée ordinaire et la cuisine prend le jour par une sorte de cheminée qui enveloppe en quelque sorte la première, bien blanchie à l'intérieur et terminée par un châssis pyramidal en verre. Cette cheminée est appelée communément flamande.

Les maisons, neuves de toutes parts, ont perdu ces dispositions des anciens âges, où hommes et animaux avaient une entrée commune.

Le grenier se trouve au-dessus du rez-de-chaussée ; il n'y a pas de premier étage.
 

    9. Agriculture


Surface du territoire : 405 hectares


Céréales et autres farineux
236
 hectares
Culture potagère
4
 hectares
Culture industrielle
6
 hectares
Prairie naturelle
10
 hectares
Prairie artificielle
38
 hectares
Vignes
17
 hectares
Bois et forêts
77
 hectares
Friches
5
 hectares
Routes, chemins et sentiers
5
 hectares
10° Terrains bâtis, rues et places publiques, cimetière
7
 hectares
Total égal
405
 hectares

Le territoire est cultivé d'après l'assolement triennal : blé, avoine ou orge, pommes de terre et betteraves dans les meilleurs terrains, les autres restent en jachère.

En général, les différentes parties du territoires sont entretenues avec soin. Les instruments de culture perfectionnés sont en usage, notamment les charrues et les herses. Les autres instruments agricoles, faucheuses ou moissonneuses ne peuvent guère être employés vu le morcellement de la propriété.

Les vignes se cultivaient au moment du cadastre sur une étendue de 22 hectares ; cette étendue se trouve réduite à 17 hectares. Cette diminution  peut être attribuée principalement au manque de bras et au faible produit obtenu depuis un certain nombre d'années. Cependant les vignes fortes, celles où on peut mettre la charrue, sont celles qui rapportent le plus.

Les produits de toute nature, sans être abondants, sont d'excellentes qualités.

Le surplus du besoin est vendu à des marchands qui enlèvent ces produits et les expédient au loin par le canal ou par le Chemin de fer de l'État.

On élève principalement des chevaux, des vaches, des porcs, des volailles et beaucoup de lapins pour l'usage de la maison. L'alimentation des animaux est l'objet de soins particuliers surtout pour les vaches en vue d'obtenir abondance de lait pour le vendre aux fabricants de fromages, ce qui donne aux propriétaires moins de besogne et plus de profits que lorsqu'on est obligé de transformer le lait en beurre et en fromages façon Void.

Le gibier du pays se compose de lièvres, de quelques perdrix, cailles et quelques autres oiseaux. Les chevreuils sont rares.

Point de cours d'eau, point de pêche.
 
 

Année
Céréales et autres farineux
(hl)
Prairies naturelles
(q)
Prairies artificielles
(q)
Vins
(hl)
1800
       
1850
2376
380
287
160
1860
1480
335
346
95
1870
1480
335
346
95
1880
2180
350
312
176
1887
1888
325
260
158

 
    10. Industrie
Il existe à Chennevières une fromagerie, façon Brie, de peu d'importance, il est vrai, mais qui rend néanmoins un grand service aux éleveurs du pays. Le lait est vendu aussitôt tiré et sans frais.

Cette fromagerie fait annuellement 15.000 kg environ de fromages d'une excellente qualité comme il est prouvé.
 

    11. Commerce
Le commerce est peu important. Les achats y sont très faibles et ne portent guère que sur quelques chevaux, quelques vaches et les jeunes porcs pour l'élevage.

On y vend aussi, selon les années en assez grande quantité du blé, de l'avoine, des vaches provenant de l'élève des veaux, des porcs gras, des volailles, des oeufs et du vin.

Quant aux objets d'épicerie, des marchands ambulants pourvoient grandement aux besoins du pays, bien qu'il n'y ait pas de marchands épiciers. Les étoffes et les objets d'habillements s'achètent aussi à quelques ambulants, mais le plus souvent à la ville de Ligny et même au village de Boviolles.

Les chemins entretenus au moyens des prestations sont les chemins d'intérêt commun n° 56 de Ligny à Saint-Aubin avec embranchement d'Oëy à Boviolles et le chemin n° 29 de Naix à Void sans passer par le territoire de Chennevières. Ces chemins sont en bon état, d'autant plus que le chemin n° 56 a été rectifié de Chennevières à Boviolles en 1887. Ces chemins sont très fréquentés.

Beaucoup de chemins ruraux traversent le territoire et sont en assez bon état. Ils sont d'ailleurs assis sur un fond pierreux sauf quelques exceptions.

La rentrée des récoltes se fait par là d'une manière convenable.

Il n'existe sur le territoire de Chennevières ni canal ni chemin de fer. La gare de chemin de fer la plus près est celle de Menaucourt.
 

    12. Administration communale
L'Administration communale se compose d'un Maire et d'un adjoint faisant partie d'un conseil municipal de 10 membres.

Les dix membres du Conseil municipal pris dans l'ordre du tableau sont MM.
 
 

d'ordre
Nom
Prénom
Date
naissance
Lieu
naissance
Profession
Date
1ère élection
1 Parisot Nicolas 14 mai 1820 Chennevières Propriétaire 12 juin 1846
2 Mangin Nicolas-Auguste 24 sept. 1832 Chennevières Cultivateur 23 juil. 1865
3 Garnier Jean 6 mai 1839 Chennevières Maître fromager 6 janv. 1878
4 Lahire Claude-Louis 11 oct. 1817 Maulan Charpentier 29 juil. 1855
5 Muel Jean-Eugène 30 xxx 1830 Chennevières Cultivateur 30 avr. 1871
6 Lallement Célestin-Honoré 26 mai 1838 Chennevières Cultivateur 17 juil. 1876
7 Vautrin Nicolas-Eugène 1er janv. 1834 Morlaix Cultivateur 23 juil. 1865
8 Hutin Jean-Nicolas 28 xxx 1825 Chennevières Vigneron 11 mai 1884
9 Munier Nicolas 10 mars 1833 Chennevières Vigneron 6 janv. 1878
10 Hutin Nicolas-Adolphe 2 juin 1836 Chennevières Vigneron 30 avr. 1871

M. Parisot Nicolas, maire
M. Mangin Nicolas-Auguste, adjoint.

    13. Monuments
L'église de Chennevières n'appartient à aucun genre de style ; elle est très ancienne. Elle se compose d'un corps de bâtiment formant une seule nef et d'une tour carrée en pierre de taille au bout de laquelle est placée l'unique cloche de la paroisse.

On remarque du côté droit de la nef, une pierre sépulcrale portant la date du 28 janvier 1692.

Six arcs-boutants, dont les trois du côté sud sont complètement recouverts par les terres survenues, soutiennent la tour. Le côté gauche du mur de la nef a été reconstruit. Il a été aussi reconstruit une sacristie et un parvis.
 

    14. Conditions hygiéniques
Le village de Chennevières situé dans une vallée étroite sans être exempte d'humidité en hiver et pendant les grandes eaux, mais bien exposée pour la circulation de l'air, se trouve dans d'assez bonnes conditions hygiéniques. Aussi les maladies endémiques y sont complètement inconnues. Les épidémies même paraissent vouloir épargner la population.

A la première apparition du choléra en 1832, les registres de l'État civil n'accusent que trois décès pour l'année, chiffre ne dépassant pas la moyenne de la mortalité sur une population de 125 habitants.

En 1849, année de la seconde apparition du fléau, 1 décès.

En 1854, 6 décès également pour l'année entière dont 4 cholériques.


Histoire

    1. Nom de la commune
En français : Chennevières
En patois :   Chennevèeres

Dans les mémoires devant servir à l'histoire et à la description générale du Barrois, édités à Bar-le-Duc en 1749, on trouve : "Chennevières (Cannabariae), village annexe de Vaux-les-Petites, Diocèse de Toul, Office et Prévôté de Ligny, Recette et Bailliage de Bar, Présidial de Chalons, Parlement de Paris, le Roi en est le seul seigneur ; il y a dans le lieu une église sous l'invocation de Saint-Evre. Le chapître de la cathédrale de Toul, celui de Ligny et l'abbé de Saint-Léon de Toul sont décimateurs par tiers et portions égales dans la grosse dîme, le curé a toute la manne (1). Il y a 24 ou 25 habitants".

Le village de Chennevières a dû exister en même temps que Nas ou Nasium. Il a dû être détruit et changé de place, comme le prouvent les débris de terre cuite que l'on rencontre aux alentours. On y découvre même d'anciens murs et tout prouve que le village était situé plus à l'Est.

    2. Occupation allemande en 1870
La commune de Chennevières a eu à supporter deux passages de troupes allemandes dont l'une de 1.700 hommes et l'autre de 2.400 hommes qui ont campé en partie autour du village. Elle n'a entretenu aucune garnison. La Commune a payé pour réquisitions et impositions une somme de 6468,30 Frs.
     
    3. Instruction
En général, les habitants de Chennevières, et en particulier les hommes sont assez instruits : ils savent tous bien écrire et compter. L'on n'y rencontre point d'illettrés et beaucoup même peuvent adresser une demande ou une réclamation. Ainsi depuis 1846, époque où l'on a commencé à constater l'instruction des conscrits au moment du tirage au sort sur la liste de recensement, tous savent lire et écrire.

Il en est de même pour les mariages, qui tous sont signés par les parties depuis la même époque.

Les jeunes gens parlent généralement français. Ceux d'un certain âge se servent plus volontiers du patois dans leurs relations journalières, mais à l'occasion ils emploient facilement le français.

A part une prononciation un peu désastreuse, le langage du pays n'a rien de choquant et le patois qu'on y parle n'est ni dur ni grossier comme celui que l'on rencontre en certains pays.

Depuis 1825 seulement, la commune possède une salle d'école et un logement pour l'instituteur. Avant cette époque, elle était obligée de louer un local particulier de sorte que l'instruction se donnait tantôt dans un local, tantôt dans un autre.

Actuellement l'école, qui est toujours mixte, se trouve assez bien installée. Sans être trop spacieuse, elle est très salubre et possède un mobilier d'école tout neuf et convenable.

Le chiffre de la population scolaire baisse considérablement et va bientôt arriver à un chiffre qui ne vaudra plus la peine d'entretenir une école : 5 ou 6 élèves.
 

    4. Usages de la vie privée et publique
L'ameublement est loin d'être recherché : quelques meubles en chêne et pour la plupart déjà bien anciens en forment la partie principale. Les objets de luxe font complètement défaut et le tout se réduit au confortable.

Éloignée de tout centre industriel, la population de Chennevières est adonnée entièrement à la culture des champs, des vignes et à l'élevage des bestiaux.

Population très laborieuse qui s'efforce de limiter ses dépenses et fait tous ses ouvrages, sauf quelques cultivateurs qui emploient des ouvriers à la fenaison et à la moisson.

Les costumes sont en général en rapport avec la mode surtout chez les demoiselles et les jeunes femmes qui s'habillent à la ville de Ligny.

La nourriture des habitants est tirée des produits même de leurs travaux : du pain, du vin, du lard, des légumes, du laitage, des oeufs, des volailles et surtout beaucoup de lapins. Beaucoup de familles mettent le pot au feu le dimanche. Un boucher de Ligny passe au village chaque samedi avec une approvisionnement de viande : boeuf, veau, mouton et charcuterie en hiver.

Les naissances et surtout les premières communions donnent lieu à des réunions nombreuses de famille.

Pour les mariages, on invite presque toujours les plus proches parents et quelques amis des époux et après le festin des noces, on se livre à la danse. Les noces durent toujours deux jours pendant lesquels les tables sont abondamment garnies.

Aux décès, on invite généralement à un repas modeste quelques parents et des amis, surtout ceux qui n'habitent pas la localité et qui sont venus accompagner le défunt.

Les jeux et les danses sont presque mis de côté, vu le petit nombre de jeunes gens. Dans les longues soirées d'hiver, quelques amis se rassemblent pour boire un coup et faire une partie de cartes. On fête aussi la mort du cochon par un repas qui se prolonge fort avant dans la nuit.

     

    Chennevières, le 25 septembre 1888

    L'instituteur.



Note B. A.
(1) : transcription incertaine


 
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mise en ligne : Bernard Adrian, avec les précieux conseils ortho- et typographiques de Richard Budelberger